Donne à chaque jour la chance de devenir le plus beau jour de ta vie
– Mark Twain
Aujourd’hui je n’ai plus peur de le dire haut et fort, je n’ai plus rien, plus de Rolex, plus de maison avec piscine, plus de voiture, souvent je n’ai même plus d’argent pour vivre le lendemain… et pourtant aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai plus honte !
Cette honte même qui a été mon catalyseur depuis ma plus tendre enfance.
Honte de mes origines – une famille plus que modeste – honte de ne pas posséder ce que les autres enfants de mon âge possédaient, honte de n’être personne quand les autres sont reconnus pour leur richesse, leur famille, leur niveau social. Honte de ne pas faire parti du sérail, de ces castes qui par essence sont reconnues comme les puissantes. Honte de ne pas habiter dans les beaux quartiers, honte de tout… et pour finir honte de moi-même, de cette image que je me renvoie, cette image qui au fond est trop simple, trop populaire.
Je me suis battu toute ma vie pour changer les choses et pouvoir obtenir tout ce que je ne possédais pas, tout ce que les gens de ma classe sociale ne pouvait obtenir, et bien plus encore.
La bataille, je connais ! Se lever chaque matin pour essayer de gravir une marche de plus, en évitant de regarder derrière pour ne pas avoir le tournis. Et n’être finalement jamais rassasié, en vouloir toujours plus, rester dans cette spirale ascendante.
Tu dois connaître çà. Nous connaissons tous çà un jour ou l’autre. Tu le sais, ton ego est là, il te dit que tu mérites mieux, plus, encore et encore. Alors tu te mets à convoiter des chimères qui ne te rendent pas plus heureux dans ton quotidien, simplement parce qu’elles deviennent des marqueurs sociaux.
Je n’ai jamais été de ceux qui envient les possessions de l’autre, ni de ceux qui sont prêts à écraser leurs voisins pour obtenir mieux. Non, dans ma lutte du quotidien, je suis seul face à ma conscience, essayer de combler cette faiblesse, cette lacune, ce manque que j’éprouve depuis ma plus tendre enfance. Pourquoi ? Je ne sais même plus…
J’ai peut être un bout de réponse, ma différence ne s’est pas uniquement exprimée par mon appartenance sociale, car je ne suis pas et ne serai pas le dernier à être né fils d’ouvriers dans une province ultra rurale sans possession ni avenir. Ma différence s’est exprimée très vite, ce gaucher, ambidextre, cet enfant que l’on catalogue comme un « attardé mental » dés la maternelle, oui cet enfant qui ne se comporte pas comme les autres – ce zèbre !
Tu vois en fait, je crois que j’ai toujours été en marge – un marginal de naissance. Cette différence elle a été ma force pendant toutes ces années. J’ai cru en moi, j’ai cru en mon potentiel, j’ai cru que je pourrai devenir quelqu’un…. Je ne sais pas si j’y suis arrivé, car finalement force est de constater que je n’ai pas fait carrière.
Ces 3 dernières années j’ai même plutôt pensé très souvent le contraire, je ne suis personne, j’ai tout raté… je suis un raté… oubliant tout le chemin que j’avais parcouru, moi fils d’ouvrier, à brillant chef d’entreprises.
Je suis devenu quelqu’un de bien.
Je ne possède plus rien, ou plutôt si, je possède cette connaissance qu’est de ne plus rien posséder. Je suis heureux comme çà. Ce sentiment est étrange, mais aussi loin que je puisse voir dans le futur, je n’ai plus cette tristesse, cette peur de perdre tout ce que je possède. Tu sais ce sentiment qui soit disant te donne la force de te battre chaque jour … pour conserver ton royaume.
Et bien, j’ai choisi de vivre sans me battre, de déposer les armes. Je ne veux plus être un soldat et me lever la peur au ventre chaque jour. C’est peut être utopique, mais je veux pouvoir me réveiller en me disant que je suis heureux, et vivre de belles journées à aller à ta rencontre, a t’aider si le coeur t’en dit, à pouvoir prendre le temps d’observer le temps, d’écouter le silence.
Je suis probablement un doux rêveur, un marginal, un « fou » diront d’autres. Je ne possède plus rien et pourtant je possède la plus grande richesse que tout le monde convoite, le TEMPS de vivre.
Toi aussi, tu peux reconquérir cette richesse, tu dois juste vivre tes rêves, ne pas les glisser sous le tapis, ne pas te laisser guider par la peur de ne pas y arriver, ne plus avoir peur de la solitude, ne plus avoir peur des idées pre-conçues et des stereotypes.
Je ne possède plus rien, et pourtant je ne me suis jamais senti aussi riche !
Bonjour Sam
Toujours de très beaux messages que tu nous donnes. Et tu as raison de ne pas avoir honte car tu as réussi à prendre le temps de vivre, la liberté, être toi tout simplement et non faire comme tout le monde pour réussir….après quoi?
Si nous avons honte de soi , cela veut dire que nous ne sommes pas heureux dans notre vie.
Il y a peu de temps que j’ai découvert ton site, ta vie……….. J’ai déjà pensé à faire ce grand pas mais je n’ose pas surtout que j’ai aussi 2 enfants en garde alternée donc pour le moment on profite des weekend et des vacances pour s’évader avec notre camion.
Merci infiniment Aurelie pour ton commentaire ! je te rejoins si nous ne sommes pas fiers de ce que nous sommes ou de ce que nous faisons alors celà signifie probablement que nous ne vivons pas la vie que nous souhaitons. Le grand pas … chacun le franchit à sa façon… choisir de changer c’est dejà avancer ! Bonne route dans ton camion, nul doute que tes enfants apprécient, l’essentiel c’est l’amour qu’on leur porte !
Hello,
Bravo pour cet article, ces mots, ces émotions… ce que tu exprimes ici résonne énormément en moi… tu es un bel exemple de vie!
Dans mon entourage, j’entends toujours cette même remarque « votre vie en van là c’est cool à 25 ans, mais il faudra revenir à la ‘réalité’ un jour » – notre réalité à nous semble proche de la tienne : une vie simple, sobre et heureuse.
Belle continuation à toi, au plaisir de se croiser un jour sur les routes de France.
Chloé – @VANLIFEGOESON
Merci Chloé pour ce message bienveillant. Content que tu puisses partager un peu de ma pensée ! L’entourage et « l’autre » plus généralement pense avoir la science infuse et savoir ce qui est bon pour toi… autant de chemins que de vies. Tout réside à mon sens dans le bonheur que tu cultives, peu importe la maniére. D’ailleurs cet « autre » qui te juge, n’est il pas un peu jaloux ? n’a-t-il lui, pas eu le courage de vivre ses rêves ? Je retiens une phrase « Le conseilleur n’est pas le payeur » …Bref, cette vie est bien réelle… et tu vois il m’aura fallu atteindre 41 ans pour m’en rendre compte. Alors je ne peux que te féliciter et t’encourager dans tes choix, d’avoir compris si vite et si jeune !Belle route à vous 2 aussi… et nous nous croiserons c’est sur… !