La perfection est atteinte non pas quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à enlever.
– Antoine de Saint-Exupéry
Je suis sûr et certain que tu connais parfaitement la superficie de ta maison ou de ton appartement !
Je suis sûr et certain que tu as en tête d’aller faire les boutiques, à l’affût de nouvelles fringues pour la saison à venir – même si tes placards sont déjà bien bourrés !
Je suis sûr et certain que le dernier téléphone ou le dernier gadget high-tech te font de l’oeil, alors même que tu possèdes déjà la version précédente… et probablement que tu as même possédé toutes les versions antérieures !
La liste des « je suis sûr et certain » que tu possèdes telle ou telle chose mais que tu en convoites d’autres pourrait être tellement longue ! Ne sois pas malhonnête à la lecture de ces quelques phrases, je ne te juge pas, j’ai aussi eu ce réflexe de consommation dans ma vie d’avant !
Avant quoi ? Avant de prendre la décision de changer vie, avant de prendre la décision que le matériel ne me posséderait plus et ne serait plus une des lignes directrices de ma vie, de mes choix de vie, de manière totalement inconsciente.
Encore une fois je t’entends déjà, les sarcasmes, tu es un rebelle, tu es un rêveur, tes propos et cette vie sont louables à 20 ans, mais comment feras-tu plus tard lorsque tu auras des enfants, pour ta retraite, de quoi vivras-tu ?
WAKE-UP !!! Tu ne peux pas me dire çà ! Tes arguments ne sont pas tout à fait justes et soulignent gentiment l’emprise que le système à sur toi. Je lance le mot, l’argument clivant, le système… n’y voit pas une quelconque allusion politique, loin de là… le système, c’est pour moi, le stéréotype que la société s’est forgée petit à petit, s’engouffrant à pas de géant vers un consumérisme de masse… ce n’est ni la politique, ni personne d’ailleurs qui t’a orienté vers celle-ci, mais simplement au fond cette recherche du bonheur… car oui pour nombre d’entre nous, aujourd’hui, une des constantes du bonheur passe par la possession. Cette thérapie nouvelle aux maladies des pays développés censée t’apporter de la quiétude…
Bref, ce n’est pas tout à fait l’objet de mon propos.
Juste pour chasser tout à priori, je te plante le décor, j’ai 41 ans, 3 enfants… je vis dans mon Citroën Type H de 1954 dont la superficie habitable est de 4m2 environ !
Soit dit en passant, je ne suis ni punk à chiens, ni un « clodo » comme tu les appelles. Aucun propos méprisant ici, j’ai du respect et de l’affection pour ces 2 populations, que je côtoie au quotidien et que j’affectionne – d’une part pour leurs sincérités et d’autre part pour leurs vécus, leurs expériences. Une des différences majeures avec moi réside dans le fait que bien souvent, eux, sont en lutte, en rébellion contre un système qui les aurait laisser sur le bord de la route, ils n’ont pas choisi cette vie, ils rêvent de mieux, de confort à travers la possession matérielle. Finalement si tu regardes de plus prés tu as beaucoup plus de points communs avec eux que je n’en ai avec toi !
Je sais, tu ne vas m’aimer en lisant cela… ce n’est pas grave j’assume ! Je ne te juge pas, tu le sais, car en fait j’aime tout le monde… et tout comme toi je n’aime pas que l’on vienne juger mon aventure…. Alors ne te méprends pas, ces propos sont bienveillants !
Je sens que je te perds… mais ou veut-il en venir ? Le titre évoque le minimalisme…
Imagine toi vivre dans 4m2… c’est presque 4 fois plus petit que ton studio d’étudiant… et pourtant rappelle toi cette période, il te paraissait déjà minuscule ce studio !
Dans cet espace confiné, tu dois stocker tes vêtements, ton nécessaire de toilette, d’hygiène, de cuisine, de loisirs, ton garage… enfin tu m’as compris, pas besoin de dessin. Et bien crois le si tu veux, mais parfois j’ai trop de place, et je me reprends à rêver de possession pour imaginer comment occuper cet espace … dingue non ? La nature a horreur du vide…
Mon dressing est réduit, 2 ou 3 t-shirts, 2 sweat-shirts, idem pour les jeans, une paire de tongs, de baskets, une tenue de sport et un board short. Côté salle de bain, une brosse à dents en bois, oriculi. Côté hygiène, savon, shampooing et dentifrice à paillettes, déodorant sec… tout ça bio et naturel évidemment ! Côté cuisine, une casserole, une poêle, 2 ou 3 assiettes (pour les jours de fainéantise lorsque je ne souhaite pas faire la vaisselle !), 2 bols en coco… 2 fourchettes et un Opinel… une théière en fonte, un camping gaz… spartiate me diras tu ! Côté déco tu as pu le voir, de la récup, de la récup… et encore de la récup !
En faisant ce mini inventaire à la Prévert je m’impressionne moi-même ! Que de chemin parcouru en 3 ans et demi… Je ne possède quasi plus rien de mon ancienne vie… mis à part mon matériel photo, mes planches de surf et mes outils ! La quasi totalité de mes possessions d’avant, je les ai abandonnées sur la route ou dépossédé par mon ex-femme, ou encore vendues pour survivre et pouvoir manger. Ça jette un froid !
Si j’ai toujours été un « ecolo » modéré, c’est à dire, évitant toutes formes de pollution, respectueux de la nature et de l’environnement, j’ai aussi été un ultra consommateur….comme toi… dans ma vie dite « normale »… de tout, tout le temps, sans nécessité, juste par besoin psychologique d’ acheter. Tu sais toi aussi tu fais cela, l’achat plaisir, réconfortant, l’achat compulsif !
Et pourtant j’en suis revenu, la maladie, le burn-out, le divorce, tout perdre… autant d’événements qui m’ ont conduit à cette prise de conscience. J’ai donc pris la décision de changer de vie, pour ne plus courir après un bonheur économique… Tout ce que tu possèdes finit par te posséder… lorsque tu ne possèdes plus rien, tu ne t’attaches plus au matériel, à l’objet, mais bel et bien à la tranche de vie, aux souvenirs ou encore au moment présent… Cette présence qui t’assure un bonheur réel, celui de partager ou de rêver avec l’autre.
Un exemple criant de vérité, lorsque tu as des enfants, souvent tu crains qu’ils ne cassent tel ou tel objet… finalement seule la possession de cet objet ou le prix de celui ci n’ont d’intérêt à tes yeux… tu te rends malade pour çà… pourvu qu’ils ne le cassent pas ! Et alors… s’ils le cassent… il n’y a pas mort d’homme… tant pis… tu l’as eu, ils fait partie d’un moment de ta vie, t’as créé des souvenirs… c’est ça le plus important … détache toi de l’objet, rapproche de qui tu es !
La vie de SDF, sans plus rien, m’a aussi aidé je te l’avoue à renouer avec qui je suis, avec mes valeurs intrinsèques. Plus de confort, plus de dignité… devoir réapprendre tous les gestes du quotidien, différemment, se détacher de ce que tu étais, se détacher de ce souvenir qui te hante et qui t’emporte vers les abysses… et se rapprocher des vivants, sans jugement, sans ego. Celui qui était en bas de l’échelle est maintenant au dessus de toi… et curieusement, lui ne te juge pas, pas comme toi tu le faisais, le méprisant presque…. au fond ce n’est pas l’homme que tu méprises mais sa situation dans l’échelle sociale au travers de ses possessions…. Et tu vois, lorsque tu vis cela je t’assure que tu comprends de nombreux maux de la société…
Car se priver de tout n’est pas naturel, surtout pas dans notre société moderne… Etrange d’ailleurs, ceux qui ne possèdent rien aspirent à posséder comme vous, les « normaux »… Ce qu’ils ne savent pas au fond d’eux mêmes c’est qu’avec la possession ils accéderont tout comme nous aux problèmes de riches, aux maladies psychologiques… as tu déjà vu un éthiopien, un cambodgien … ou quelconque autre peuplade vivant sans rien atteint de dépression, de bipolarité ou encore de schizophrénie ?!? C’est un peu radical comme argumentation mais ça à le mérite d’être vrai !
Quand je repense à la quantité d’objets inutiles que je possédais, juste pour pour que mon environnement ressemble a celui des magazines, pour qu’il soit un semblant de zone de confort, tous ces vêtements, des dizaines et des dizaines de t-shirts, de pantalons – je me souviens même une fois en avoir acheté via internet 11 de la même marque dans des coloris différents, une aberration ! Quel gâchis ! Ai-je été plus heureux avec tout çà ? La réponse tu la connais c’est assurément NON ! Et le pire dans tout çà c’est que cette surconsommation allait à l’encontre de mes convictions profondes de respect de la planète !
Alors minimalisme ne veut pas dire bien sûr vivre dans la précarité ou dans la misère… c’est un état d’esprit, juste l’essentiel, car l’essentiel c’est déjà beaucoup !
Tu n’as pas besoin de suivre les saisonnalités pour renouveler ton parc de possession, tu n’as pas besoin de cultiver tel ou tel stéréotype pour te sentir bien dans ta peau en fonction des circonstances…. Tu as je pense besoin simplement d’être bien dans ta peau, de rayonner, d’être simplement toi …. Et tu verras peu importe la manière dont tu es habillé, peu importe que tu portes une Rolex ou que tu possèdes une voiture allemande, si tu rayonnes et transpires la joie de vivre alors ton environnement sera bienveillant et à ton écoute ! Oui si ton aura est belle alors même les puissants s’inclineront devant toi !
Je suis donc minimaliste, non pas par mode ou pour être dans le vent, mais par conviction profonde. Je n’ai pas besoin de beaucoup, je n’ai plus besoin de courir après l’argent, je n’ai plus besoin de convoiter pour être comme l’autre… je possède mon essentiel du moment, je consomme de manière éthique – localement – je contribue à ne pas amasser des quantités de plastique ou autre polluants …. Et si tu y regardes de plus prés tout y passe… je fabrique mes produits d’entretien, d’hygiène, je recycle tout ce qui peut l’être… mais ma plus grande fierté dans cette etat d’esprit n’est pas de le faire pour moi… c’est ce que je montre à mes enfants… ce chemin vers la simplicité… je ne suis ni marginal ni un « bobo » comme tu dis, je suis juste conscient que le bonheur ne s’achète pas et ne se possède encore moins.
J’aime à me rappeler les premiers mois de ma vie de SDF, où je passais de l’opulence au néant, raclant les fonds de sacs de café à la recherche du dernier grain… entassant les pièces de 1 centimes, comptant mon trésor pour enfin pouvoir m’acheter de quoi me nourrir ! Curieusement ce ne sont que de bons souvenirs… le temps m’a appris à redevenir simple… à jouir de l’instant plutôt que d’imaginer ma vie dans le carcan de la société de consommation.
Alors oui je suis minimaliste ! Par conviction !
Tu l’auras compris, au départ je n’ai pas choisi d’être minimaliste, les accidents de la vie m’y ont conduit… Cependant la recherche de mon épanouissement personnel, de la guérison par la compréhension du pourquoi ai-je fait un burn-out m’ont encouragé à poursuivre dans cette voie. Cette démarche eco-responsable, ce « way of mind » m’a reconnecté avec qui je suis réellement. Et crois moi, ce n’est pas être radin que d’être minimaliste – même si je dois là encore t’avouer que pendant bien des années j’en ai pris pour des fous ou des « Oncle Picsou »… – c’est simplement avoir pris conscience d’une part que l’argent ne fait le bonheur et d’autre part que chaque petit geste pour sauver la planète est louable… car si nous sommes 7 milliards à faire ce petit geste il devient une révolution !
Si tu hésites, n’aies plus peur… lance toi… petit à petit… passe toi du superflus, agis, pour toi, pour la planéte !
Je sur-valide !!!! Merci pour ce bel article !
Merci Claire d’avoir pris le temps de lire ! et merci merci pour ton retour ultra positif !
J’ai découvert ton blog via instagram, une belle découverte! Merci pour ton message inspirant et tes photos, toujours sublimes!
Bienvenue ici Aline ! Merci pour ton message bienveillant çà donne envie de continuer !
Quel chemin parcouru ! Merci pour ce partage d’expérience tellement inspirant. Tu as le courage d’être ce que tu es. La clef du bonheur…
Merci merci !!! Oui le chemin est déjà long… et surtout me permet d’aller de plus en plus vers qui je suis… probablement une des cles du bonheur ou plutôt du bien-être .
Le hic c’est qu’on conditionne déjà dès leur plus jeune âge nos enfants à l’idée que leur bonheur passe par procéder un bien matériel avec les cadeaux d’anniversaire, de noël…etc… faudrait vraiment tout revoir 😉
Je te rejoins pleinement, ca me rappelle mon post instagram au moment des fêtes de Noel… c’est vrai que nous sommes complètement schizophrène dans nos comportements… tout est prétexte pour faire consommer plus, et notamment au moment des grands marronniers… alors oui il faut tout revoir, mais çà c’est notre devoir de parents 🙂
Bravo, superbe article !!
Merci ! je sais que vous partagez aussi ce point de vue !!:)
Superbe article merci.
Merci !
Superbe ! Burn out aussi et séparation avec 3 enfants ! Le temps a passé et j ai choisi le retour a la terre, un nouveau compagnon maraîcher et dans quelques jours un bébé ! On vit sur notre ferme en mobil Home ! C est bon le minimalisme et la vie simple ! Si ta route passe en Bretagne, venez! (Petite anecdote quand même….ma mère a rêvé cette nuit que mon fils s appelerai Gaston !)….. Belle route!
Hello Lucie, ton témoignage fait du bien ! Et oui le burn out est probablement la manifestation du corps et de l’esprit qu’un changement est nécessaire. Ce n’est pas la cause du changement de vie, mais le rappel a l’ordre ! Quand tu as la chance de comprendre les signes et de mettre tout en oeuvre pour renouer avec qui tu es alors c’est presque gagné ! Heureux de ce nouvel événement dans ta vie 🙂 Merci pour l’invitation, je note… et que dire Gaston est un prénom si magique que je ne peux que plussoyer l’idée de ta maman !
Superbe article, le deuxième que je lis après celui du Portugal …
Vivre simplement, sainement et en profitant de chaque instant ! Vision partagée.
Merci Sophie ! Les 2 articles sont complètement différents ! Même si sur certains points ils peuvent se rejoindre. Essayer de changer ses habitudes pour construire un avenir durable, se construire une vie heureuse et douce !
Je te rejoins completement dans la recherche du minimalisme meme si je suis loin encore de ta demarche. A une periode de ma vie, je ne possedais que 2 valises et je ne me suis jamais autant sentie aussi libre et je me suis rendue compte que je pouvais vivre avec peu de possessions materielles. Du coup, l’attention est mise ailleurs, les rencontres, les experiences, peut etre meme un peu plus d’authenticite. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile de resister au systeme, mais je me demande si nous aurons vraiment le choix dans le futur proche que d’aller vers moins de consommation materielle si l’on veut survivre sur cette planete.
Je suis très touchée par ton post. J’entrevois une bien belle âme et des valeurs éducatives qui me parlent. Nous sommes nous aussi dans le nord du Portugal (mais direction sud) en fourgon. Au plaisir de se croiser !!!
Bonjour,
bien belle lecture, touchante et vraie, ou chacun finit par s’y retrouver. Merci pour cela déjà.
Je commence les voyages en fourgon avec mon fils pour les vacances.
D’ailleurs, ce que je n’ai pas trouvé, et que je trouverais pour ma part très intéressant (aussi), c’est une présentation de Marcel.
Tes retours et conseils sur les équipements/accessoires indispensables (frontale, moustiquaire, réchaud ou autre), ou finalement inutiles, le moyen de recharger tes appareils. Bref, une petite présentation de tout çà, avec un tout petit peu de technique s’il y a (isolation, batterie auxiliaire)…
Et aussi des exemples de menus que tu fais à tes enfants ?
J’en demande beaucoup, pourtant c’est déjà une mine de tout, direct dans mes favoris.
Bonne route ,
Ludo
Merci pour ce retour, je vais donc consacrer quelques pamphlets pour approfondir tous ce points !
Bonjour Sam.
Je viens de lire cet article, qui me parle énormément.
Je t’ai découvert dans le film Vanlife, les nouveaux nomades.
Et tes propos sont ceux qui l’ont le plus marqué dans le film.
J’aimerais si possible echanger sur nos parcours respectifs..
En bref, j’ai 44 ans, là ou j’en suis aujourd’hui suite à plusieurs « accidents de la vie » comme tu le dis dans le film… Enormément de similitudes dans le parcours de vie… Je crois que j’arrives à un gros tournant aussi…
En tout cas, témoignage précieux, que le tien.
Merci votre sincérité me touche. J’ai aujourd’hui aussi 44 ans, 2 années se sont deja ecoulées depuis le tournage. Chaque parcours est différent, chacun d’entre nous doit trouver son but et tout mettre en oeuvre pour l’atteindre. rien n’est facile la vie est une succession de choix, toujours bons, même dans le pire. C’est ainsi que l’experience se construit et que nous arrivons petit à petit à atteindre un degré de quiétude personnelle suffisant. L’echange est toujours ouvert ou sur instagram (@marcelvibes), où je partage de nombreuses tranches de vie. Merci
Bonjour à toi,
touché par ton parcours, ta manière de témoigner librement, tes convictions, j’ai une question surement personnelle et peut-être redondante pour toi!
La phase de ta vie ou tu as connu les trottoirs ou tu as vécu les difficultés d’un SDF, c’était pour toi un choix de vie, une punition que tu souhaitais t’infliger, un manque de force et d’optimisme pour pouvoir te redresser?
Peut on réellement se retrouver autant sans argent après avoir connu un succès d’entrepreneur, créer un patrimoine, épargner?
Tes compétences professionnelles , ton expérience n’auraient-elles pas pu t’aider à ce moment là pour trouver un nouveau travail, pour t’éviter de vivre cette situation qui, aujourd’hui, a contribué à ton bonheur certes mais qui aurait pu aussi malheureusement te projeter vers un tout autre destin plus tragique comme certains (interdiction de voir tes enfants, maladies, insécurité…)?
Je me fais l’avocat du diable car c’est un témoignage touchant et c’est surtout une situation qui peut très bien m’arriver demain ou après demain.
Merci à toi.
Merci pour ce message, et ces questions qui sont tout à fait légitimes et pertinentes.
Un premiere précision, je ne n’ai jamais vécu dans la rue ni sur des trottoirs. SDF ne veut signifie pas celà, sans domicile fixe, sans adresse, sans lieu a soi, dépendant de la générosité de certains. Je precise d’emblée que j’ai eu dans mon malheur, la chance d’avoir des parents aimants, qui ne m’ont jamais, jamais laissés tomber, même lorsque je rentrais dans des phases de démences extremes, à en perdre la raison, la lucidité et le gout de la vie.
Etait-ce un choix ? Je dirai plutôt un non choix. Je ne pense sincèrement pas que l’on se souhaite de vivre dans l’insalubrité et la douleur ou encore dans l’inconfort le plus total. Souvent je me suis posé la question, comment en arriver là? Par renoncement! Lorsque la démence devient ton quotidien, lorsque la dépression ne te. lâche plus, lorsqu’en revanche ton entourage lui, te lâche, alors, tu perds pieds. Tu souhaites simplement que tout s’arrête, t’allonger dans un coin et te laisser mourir. Ton experience professionnelle ne t’apporte rien à ce moment précis, il faut soigner le mal, soigner ta tête, apaiser ta douleur. Quand tu as tout et que tu tombes, il est egalement difficile d’imaginer refaire la meme chose, la comparaison est trop grande, tu vois ou tu etais, et ton echec est encore plus retentissant. et puis, comme dans mon cas, c’est cette vie que dont tu ne veux plus, je me suis rendu à l’évidence, je dois changer de maniere de voir la vie, d’apprehender la vie.
Oui ca aurait pu etre plus tragique, pas au travers d’une interdiction ou perte de droits mais finir par un suicide. Mon meilleur ami m’en a sauvé, merci, merci, merci Bernard!
Pour résumer, j’ai eu besoin de tomber au plus profond des abysses pour faire ce chemin de pardon, me pardonner et comprendre qui je suis. aujourd’hui je suis guéri, mais comme tout le monde, le travail ne s’arrete pas, il est permanent, ne pas succomber aux sirénes de la facilité, essayer de conserver son cap coute que coute. Rien n ‘est simple, rien n’est gravé dans le marbre, mais chaque epreuve est une chance, une chance de pouvoir oser changer…Merci d’avoir pris le temps de lire et de réagir.