Je ne crains pas demain, car j’ai vécu hier et j’adore aujourd’hui.
– William Allan White
Me voilà posé à Soustons, dans les Landes… à la terrasse de l’hôtel du Centre, en plein milieu du marché ! Le moment idéal pour t’écrire, te révéler mon plan de voyage… partager avec toi l’excitation du moment… CE moment où tu réalises que ton dessein est en train de se réaliser, CE moment où tu prends conscience que tout ce que tu as mis en oeuvre depuis des mois se concrétise enfin.
Alors tu imagines bien que ce n’est pas sans une certaine émotion que je t’écris aujourd’hui ! A dire vrai, j’ai l’oeil humide, emplit de bonheur et de gratitude envers la vie, pour tout ce qu’elle m’a enseigné et donné ces dernières années – même si elle m’a également beaucoup repris !
D’abord une grande souffrance, la maladie, la descente aux enfers… toute cette période où tu ne sais plus qui tu es, vers ou tu veux aller, ni même si tu « vaux » encore quelquechose aux yeux de cette société. Mais à quoi bon ruminer ce passé, ce temps aussi dur et cruel fut-il fait maintenant parti de ma vie, il est la blessure qui fait ce que je suis devenu aujourd’hui…
Alors, MERCI la vie, merci pour m’avoir offert cette possibilité de m’éveiller, de grandir, de prendre le temps de la réflexion et de l’introspection.
Ensuite, le début du voyage – dans ma tête – l’envie chevillée au corps de fuir… fuir mon échec, fuir ma souffrance, fuir ma vie, fuir les gens… ce n’était qu’une étape, une passade, celle pendant laquelle ton esprit noir te détruit petit à petit, toujours et encore. Avec le recul, que ce fut bon ! Car sans cette envie de fuite, d ‘évasion, de mort même… le projet Marcel n’aurait jamais vu le jour. Celui qui m’a abrité lorsque je n’avais plus de toit, plus de matériel, plus de vie… enfin la vie que tu imagines être la vraie, celle finalement de Madame et Monsieur tout le monde – sans aucun jugement de valeur – cette vie qui ne me convient pas, qui ne me convient plus.
Juste Marcel et moi… une équipe, un duo inséparable… pour toi, ce n’est qu’un « camion », pour moi il est bien plus que çà ! Il est mon compagnon de route, celui qui ne m’a jamais laissé sur le chemin, celui que je n’abandonnerai pas non plus !
Voici 1 an que je vis dedans ou plutôt devrais-je dire avec Marcel ! 1 an que je prends goût à cette « vie alternative », loin d’être marginale, car comme tu le sais, sur le chemin j’ai croisé tellement de personnes, de couples ou encore de famille – bien sous tous rapports – s’étant engouffrés dans cette voie !
Ce chemin, quel est-il ?
Celui d’une vie plus responsable, plus durable, plus en adéquation avec mes aspirations. Je t’entends me dire que je parle comme un bobo, « responsable », « durable »…des termes bien trop à la mode ! Tu as raison sur un point ces termes sont à la mode, surtout dans la vie sédentaire… ce sont des mots compte double, voire triple, qui permettent bien souvent de s’acheter une bonne conscience… d’un côté tu consommes à outrance, au rythme de tes envies – l’achat compulsif – celui qui soigne tes troubles psy du moment, et de l’autre tu prônes des valeurs « responsables » !
Bref, tu le sais je ne te juge pas, car même si je ne cautionne pas ces pratiques, je ne peux qu’apprécier et encourager chaque petit geste du quotidien… je suis loin d’être parfait…également ! Je vais même te faire une confidence, toutes les personnes partageant mon mode de vie ne sont pas éthiques ou responsables… l’habitat ne fait pas le moine ! Là aussi tu trouveras cette forme de « boboisation »…
Chacun se retrouve seul face à sa conscience, chacun vit sa vie comme il le veut. Tu le sais, j’ai choisi un mode « slow », qui me permet de fuir le stress et l’angoisse. Je suis profondément minimaliste et essaie de m’inscrire dans des comportements durables… me privant de ce qui à mes yeux n’est qu’une utopie dans ce monde de surconsommation. Je ne travestis jamais la réalité, car ce serait replonger dans les méandres du passé en me mentant à moi-même, comme remettre ce masque que j’ai eu tant de mal à faire tomber.
J’aspire aux travers de mes actes du quotidien à devenir plus « durable » oui… et tu sais quoi c’est une réalité de tous les jours ! Je ne te dis pas cela juste pour être bien pensant ou faire « joli » en photo…. Ou encore moins pour essayer de me convaincre que cette vie est la bonne !
Ce qui est une certitude en revanche c’est bel et bien que si tu veux vivre au plus prés de tes convictions, cette vie là, dans cet espace confiné, en mobilité, dans la nature est pour sûr une formidable thérapie. Ton Vipassana grandeur nature. Tu dois te couper de beaucoup de matériel, changer tes pratiques du quotidien, évoluer, vivre plus en harmonie avec toi même, sinon, je peux te l’assurer cette vie devient aussi très vite un calvaire ! Encore une fois, je veux te le rappeler, aucun procès d’intention ici !
Je vis donc une vie heureuse et accomplie depuis 1 an… je me suis entièrement réparé, je peux le dire maintenant, je suis guéri, j’ai repris le chemin de la vie !
Je suis en phase avec qui je suis réellement… mon ego est parti petit à petit avec le temps, je n’ai plus peur ni du regard de l’autre ni du jugement… ni … de rien en fait … je suis simplement heureux !
Les rencontres te disais-je ? Oui, toutes ces personnes qui sur le chemin m’ont apporté leur soutien, par un petit mot d’encouragement via les réseaux… ce digital virtuel et futile que je pensais être uniquement une machine à chagrin est devenu un catalyseur de rencontres ! Et puis tous ces anonymes pour le coup bien réel que je croise chaque jour sur la route…. Pas un instant sans un bonjour furtif de la main, un sourire, un appel de phares… ou un simple mot, une photo de Marcel… vous tous qui passiez sans me voir il y a quelques années, vous m’emplissez de vos bonnes énergies aujourd’hui !
Enfin, et voici la chute de ce long propos liminaire, ce que j’appelais une fuite au début de cette aventure devient maintenant la concrétisation de mon rêve d’enfant, VOYAGER ! Découvrir le monde sous un regard différent, découvrir la vie, la vraie… renouer avec mes passions et ainsi me créer un nouveau départ… pendant mes longues années de chef d’entreprises, j’ai « abandonné » mes passions pour ne devenir qu’un requin de la finance et de l’entrepreunariat.
Ecrire et photographier. Voila ce que je veux faire, voilà ce que je fais ! Avec plus ou moins de talent… mais peu importe, ma sensibilité est bien là, j’essaie d’exprimer au travers de mes mots et de mes photos ce que je ressens sur l’instant. Je n’en attends rien en retour…. absolument rien… ces modes d’expression ont été ma thérapie pendant mes heures sombres, aujourd’hui je prends encore plus de plaisir dans cet exercice . Et tu sais, je suis très réaliste sur ce que je fais…alors je le fais uniquement pour moi, mais cette envie de partage est bien là, non pas pour flatter quelconque ego – çà tu l’auras compris je m’en contrefous – mais pour témoigner et peut être t’aider par mes mots si toi aussi à un moment de ta vie tu poses un genou à terre ! Modestement… c’est ma contribution…
Peut-être te demandes-tu pourquoi je te dis tout çà maintenant, pourquoi là, à Soustons… ?
Durant cette année de vie nomade, j’ai beaucoup éprouvé Marcel, ne comptant ni les kilomètres, ni les trajets pentus ou hasardeux ! Je lui ai aussi fait une petite cure de jouvence comme tu l’as peut être vu… tout ceci n’était pas juste une lubie…
Je projette un long voyage te disais-je, et pour cela j’ai besoin que Marcel soit encore plus fiable pour accomplir mon dessein et également sans amiante !
Ce désamiantage j’ai commencé à l’entreprendre il y a quelques mois, les garnitures de frein… laissant de côté le gros du travail, l’embrayage, de manière à pouvoir reprendre la route au plus vite. Et puis, la vie est telle qu’elle est, parfaitement parfaite, sans hasard. Ma boite à vitesses à donner des signes de faiblesse lors de mon week-end avec Margaux et Mathieu (@directionvague), à la veille des vacances, d’un 1er long road trip… c’était le moment… et de fil en aiguille des rencontres, j’ai atterri à Soustons dans petit garage…
Ici Marcel est bien, il est choyé… dorloté même… quant on me donnait des délais à plusieurs mois pour changer ma boite de vitesses et mon embrayage, ici on me l’a fait de suite, en urgence pour ne pas pénaliser mon projet. Et pourtant je peux te l’affirmer dans ce garage il n’y a aucune pénurie de travail, bien au contraire ! Quelques semaines auparavant par l’intermédiaire de Mélissa (@grandpa_winetruck), je rencontrai Laurent, un collectionneur, que dis-je un virtuose de la mécanique des anciennes. Comme moi, il est passionné, piqué au vif dés sa plus tendre enfance, fils de garagiste… bref, un type en or avec le coeur sur la main qui te dégotte en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire des pièces rares ou d’exception ! Et tu sais quoi, il a possédé plusieurs HY et les connait donc par coeur !
Il y a quelques semaines, Laurent m’avait trouvé des cabochons de phares, des paumelles de portes, un bocal de liquide de frein – tout çà d’origine – et m’avait aussi fait le plus beau des cadeaux… la bible du H, le dictionnaire de réparation d’origine, édition 1963 ! Je peux te l’assurer, ce cadeau était pour moi bien plus qu’un simple livre… ce type que je ne connaissais pas, soit disant un peu bourru m’offrait un bout d’histoire, et qui plus est , le sésame pour être complètement autonome pour la suite de mes aventures. Bref, je digresse encore une fois ! Où trouver une boite à vitesses ?…. Laurent bien sûr ! Réponse immédiate, « Tu es une connaissance de Melissa, alors oui j’ai une boîte pour toi ! » Que dire… Laurent est entré directement dans mon cercle, car autant de fidélité signe de sa personnalité bienveillante.
Tu vois, c’est vraiment ce que m’a appris la vie, si tu es juste, vrai et bienveillant, tu n’attires que des bonnes choses !
Ce qui aurait pu être la pire galère, trouver un mécano, trouver une boite a vitesses, faire reconstruire un embrayage sans amiante, et tout çà en un temps record est devenu une réalité, un véritable cadeau de la vie.
Enfin, tout çà pour te dire que Marcel est quasi prêt pour cet avenir que je souhaite nous construire !
Alors voila le plan… la chute, enfin me diras-tu ! Et cette fois ci je te donne raison, le plan se fait attendre ! Vendredi, je récupérerai Prune et Gaston à la sortie des classes pour le début des grandes vacances d’été, et nous partirons ensemble comme je leur avais promis l’année dernière, à l’issue de notre 1er road trip en Espagne, direction le Portugal… pour 1 mois ! (tu peux lire ici ma promesse)
1 mois de road trip tous les 3 … presque 4 ans que nous n’avons pas passé autant de temps ensemble ! Je t’entends me dire, bon, et bien oui tout çà est bien beau, tu respectes ta parole, mais finalement n’est ce pas le propre de l’homme, ou d’un « bon papa »?
Encore une fois, tu as totalement raison ! Seulement cachée derrière tout cela, derrière toutes ces successions d’actes, il y a une symbolique bien plus forte.
Ce départ au Portugal est le 1er jour du reste de ma vie, de cette nouvelle vie en somme. C’est l’acte 1, je pars… et je pars pour longtemps…
Et comme pour me donner raison ou simplement du courage, cette nouvelle vie commence avec mes enfants. J’y vois un signe, une porte vient de se fermer, une autre encore plus belle est en train de s’ouvrir… avec mes enfants pour caution. Eux qui ont été ma raison de vivre lorsque tout partait à volo, eux qui ont été également une cause de grande tristesse et de chagrin lors de la guerre imbécile que nous nous sommes livrés avec leur maman. Ce 1er mois je le passerai avec eux, puis ils rentreront pour retourner à leurs vies… et je continuerai ce chemin seul, 2 mois de plus … au Portugal.
Je veux enfin prendre le temps d’écrire plus en profondeur mon histoire, la rupture, la souffrance, le burn out, mais aussi les bons moments. Expliquer plus en détails mes motivations, ce changement de vie, cette prise de conscience. Bref essayer de réaliser un autre de mes rêves de gosse, écrire un livre !
Ce temps de voyage sera aussi une validation de ma volonté de quitter la France pour voguer vers d’autres horizons… car après ces 3 mois au Portugal, tu te doutes bien que je ne vais pas revenir en France… et, c’est là, la raison principale du desamiantage de Marcel. Il sera temps pour lui de prendre le cargo, un voyage d’une quarantaine de jours qui l’emmènera vers notre destination finale…. Mais çà c’est déjà une autre histoire !
bonjour , super!! j’adore tous tes articles, eux m’aident beaucoup, jetais en une situation similaire et est beaucoup dur,merci par tout