Cà fait maintenant plusieurs semaines que nous arpentons la côte basque espagnole, ses plages, ses spots de rêve, mais aussi il faut bien l’avouer, la foule en plein mois de juillet…
A la recherche d’un peu de quiétude, de vert et de nature, nous prenons la direction de l’arrière pays, tout là-bas, vers les montagnes !
Nous sommes aux alentours de Deba, et comme à notre habitude nous allons au bureau de l’Office de tourisme local pour glaner quelques informations sur les « bons spots » de montagne !
Au fait, c’est quoi un bon spot pour nous ? Ah ha, vaste programme… chacun sa définition ! La nôtre est plutôt simple : en pleine nature, des animaux, du calme et de longues balades pour occuper nos journées… easy non ?
Le pays basque espagnol regorge de parcs naturels protégés, de montagnes et de lieux hautement réputés pour le Trail… tu remarqueras si tu as l’occasion de marcher sur nos pas que dans cette région le Trail est LE sport national ! Tout le monde marche, tout le monde grimpe… tout le monde profite de ce que la nature à de plus beau !
C’est d’ailleurs un trait de caractère qui m’a toujours frappé chez les espagnols… ils profitent pleinement des activités de pleine nature pourtant ils sont les plus gros « porcs » qu’il m’est été donné de voir… pas un lieu, pas un endroit où leurs passages ne soient pas marqués par des détritus déposés ici et là, par des décharges à ciel ouvert…bref, c’est un autre sujet… qui focalise pourtant toute mon attention !
Revenons à notre périple vers la montagne et plus particulièrement direction le Parque Natural Aralar. Oui périple, car avec Marcel, affronter la montagne est toujours une aventure extraordinaire… plus çà monte, plus nous ralentissons… pour finir en 1ere – Marcel n’a que 3 vitesses ! – des routes sinueuses, des paysages de folie, de bonnes tranches de rigolade avec les enfants !
Notre voyage nous conduit à Larraitz, en plein coeur de la province du Guipuzcoa, pour partir dés le lendemain matin à l’assaut de la montagne la plus haute du pays basque espagnol le Txindoki ou Pic Larrunarri.
Dépaysement total, Larraitz n’est pas un village mais un spot de randonneurs, ou d’innombrables parcours de Trail commencent ! Une auberge… et un immense parc de stationnement à flanc de montagne…. Ici l’ambiance est bien différente de la côte océane, les surfs accrochés aux vans sont remplacés par des VTT et des crampons de randonnée…
Petit conseil pratique… Si tu t’aventures jusqu’ici, pense à faire le plein de provisions (et d’essence !) avant de monter… pour assurer ton autonomie quelques jours… sinon il te faudra redescendre et parcourir des dizaines de kilométres inutiles. Ne t’inquiéte pas pour l’eau… comme partout en Espagne tu trouveras facilement des « fuente » ou fontaine d’eau potable ! Si tu te déplaces avec tes enfants, cerise sur le gâteau, cet espace en pleine verdure est équipé d’une superbe aire de jeux ! Là aussi, c’est la magie de l’Espagne… où que tu sois, tu trouveras eau et distraction pour les enfants – ils ont tout compris ces espagnols pour la paix des ménages !
Nous avions gagné notre pari… en pleine nature, le calme et le silence sont assourdissants… van en place, posé à flanc de montagne avec pour seul spectacle les moutons qui pâturent !
Prune & Gaston sont apaisés par tant de quiétude, une soirée tranquille à jouer aux cartes, contempler, écouter le silence en préparant notre Trail du lendemain.
Une première nuit magique… la pluie s’invite et vient rafraîchir l’atmosphère… le bruit de l’eau sur la tôle de Marcel… bercés nous nous endormons d’un sommeil réparateur après tant de jours dans le tumulte de la vie océane.
Je revois encore mes 2 monstres prenant leurs petit-déjeuners assis côte à côte a regarder les montagnes à perte de vue !
Assez de digression bucolique, place au Trail, le dur, le vrai, celui qui te rend humble face à la nature. Rappelle toi, il a plu à torrent cette nuit, le soleil est maintenant là… mais comme tu le sais tout change vite à la montagne… il faut donc être prévoyant …
Equipés, nous commençons notre parcours à l’assaut du Mont Txindoki…. Avec presque 10kgs sur le dos (eau, nourriture, premiers secours, vêtements de pluie, chauds…)
Dés le départ le ton est donné, çà grimpe dur dans des paysages à couper le souffle… et dans la boue aussi … nous sommes lestés.
Tu sais pourquoi je marche ? Pour au moins 3 raisons, laisse moi te les expliquer – si çà t’embête passe ce paragraphe – je ne t’en tiendrai pas rigueur !
La première c’est que lorsque tu es en plein coeur de la nature tu en apprécies sa beauté, sa force et ça te ramène à ta condition de simple mortel. Elle est plus forte que toi, toujours. Regarde ce pouvoir de résurrection, petit a petit elle se reconstruit, balaie les stigmates et les traces laissées par l’homme. La nature est parfaitement parfaite ! Rien ne l’arrête…
La seconde c’est que la marche est un excellent moyen d’abaisser ton niveau de stress et de remonter ton niveau d’onde vibratoire – tu lâches prise très vite, ton cerveau et ta pensée s’arrêtent – plus de place pour les pensées toxiques . Ici tu es seul face à ta conscience, le masque tombe… ton ego avec ! C’est ton mental qui prend le dessus pour atteindre l’objectif que tu t’es fixé.
La troisième, lorsque tu marches avec tes enfants, tu entres très rapidement dans une discussion constructive, tu philosophes sur la vie, les métaphores avec la nature t’aident à passer des messages forts… qui crois moi si tu veux sont compris et intégrés. Et puis ce qui à mon sens est le plus important c’est que tu fédères ton groupe, ton équipe, tous ensemble dans un but commun. Les plus forts tirent les plus faibles … les rôles ne sont pas établis, ils s’inversent à mesure des épreuves, et c’est bien là la plus belle des métaphores avec la vie… chacun est utile à l’autre et inversement. Tu dois être bon avec autrui, tu dois donner sans rien attendre en retour… la vie est longue, le chemin sinueux… et malheureusement ou heureusement la roue tourne pour tout le monde !
Je sens que je t’embête avec tout çà ! Mais c’est plus fort que moi dans toutes les situations j’ai besoin de trouver du sens, de la profondeur, avec légèreté certes …. Mais besoin de me sentir vivre différemment, sur mon échelle de temps.
Alors nous voici à mi parcours, Prune râle déjà depuis longtemps car il commence à faire très chaud et le chemin est long …. Pause déjeuner sur l’herbe avant la dernière ascension pour atteindre le sommet. Ce qui frappe à ce stade c’est de voir le petit chemin sinueux et les barres rocheuses a gravir pour y arriver !
Gaston me dit « Papa, pas besoin d’aller plus loin on le voit bien le sommet depuis ici «
Même pas eu le temps de répondre, ma petite râleuse au grand coeur de lui répondre « Ah non ! On va jusqu’en haut, on a pas fait tout ça pour rien !!! »
Tu imagines ma tête médusée …. CQFD.
Quelques heures plus tard nous sommes au sommet… assis sur une crête rocheuse au milieu des oiseaux qui viennent chercher du repos… les nuages et la brume tourbillonnent à une vitesse folle en dessous de nous. Nous l’avons fait ! Nous sommes sur le toit du pays basque espagnol !
Nous mettrons 6h à parcourir les 14kms A/R de l’ascension pour environ 635 mètres de dénivelé ! Mais je te l’assure cette balade vaut vraiment le coup ! Le Txindoki ou balcon du Guipuzcoa offre une vue vertigineuse, à couper le souffle !
Tips
Un parc aventure pour les enfants face au campement☞ Le spot Larraitz – Txindoki
Coordonnées GPS : 43°02’08.0″N 2°05’48.9″W
Lien Google Maps : https://goo.gl/maps/orsf2bcMz282